[FISCALITÉ] Décision de justice.-  Trésor.-  Privilège. Taxe foncière.-  Droit de suite

par Guilhem GIL - Maître de conférences à Aix-Marseille Université
Affichages : 503

 

Cass. com., 9 mars 2022, n° 21-21.885

La Cour de cassation a été saisie d’une question prioritaire de constitutionnalité portant sur les dispositions de l'article 1920, 2, 2, du Code général des impôts qui, tel qu'interprété par la Cour de cassation, confère un droit de suite au privilège spécial du Trésor et s'exerce donc sur les récoltes, fruits, loyers et revenus de l'immeuble après que le redevable de la taxe foncière l'a cédé. Confrontée à la pluralité de griefs formulés par le requérant qui avait invoqué sa contrariété à l'objectif de valeur constitutionnelle d'intelligibilité et d'accessibilité  de  la  loi,  au  droit  au  recours  effectif, au principe de la séparation des pouvoirs, au principe selon lequel le législateur doit exercer pleinement la compétence que lui confie la Constitution,  et au  droit  de  propriété, la Cour a estimé que la question posée présentait un caractère sérieux au regard, notamment, du droit de propriété dès lors que  le droit de suite, dont est assorti le privilège spécial mobilier du Trésor par l'article 1920, 2, 2 , du Code général des impôts, a pour effet de faire  supporter  la  taxe  foncière  à  une  personne  qui  n'était  initialement ni légalement redevable de l'impôt ni solidairement tenue à son paiement. Il a donc été résolu de renvoyer la question au Conseil constitutionnel.